Le blog de timidité.over-blog.com

Retrouvées au détour d'une lettre d'Albert Camus à son ami René Char, ces deux phrases:

Qu’allons-nous devenir est une question qui n’a pas de sens. Nous sommes devenus.    

Un grand penseur remet ainsi devant nos yeux la prééminence du maintenant. Et aussi l'insanité de notre inquiétude.

L'idée que nous n'avons rien à craindre - car si nous agissons juste dans l'instant présent, notre devenir advient de la meilleure forme -, cette idée--là, combien l'être humain a du mal à l'intégrer en lui!

Tout nous échappe, hors l'instant présent. Quelle responsabilité nous incombe!

Soyons donc courageux! 

Robert Neuburger, psychiatre et psychanalyste, a écrit un ouvrage Exister, le plus intime et fragile des sentiments*, dans lequel il explique la différence entre vivre et exister:

Vivre est une chose naturelle qui nous est donnée sans que nous ayons une quelconque part à cet état.

Exister, c'est un sentiment que chaque être humain se doit de construire. Et il le fait à partir de ce qu'il reçoit de son entourage, de ses parents d'abord, de l'école, des autres. 

Nous avons quelquefois en nous des matériaux qui ne permettent pas de construire ce sentiment d'exister de manière optimale.

Mais nous pouvons nous constituer un ensemble d'éléments qui seront des apports positifs: les relations amoureuses, amicales, professionnelles ou autres sont des briques pour la constitution de ce sentiment d'exister. 

Et si nous n'avons rien de tout cela à portée de main, nous pouvons nous tourner vers la nature, les voyages ou le bénévolat.

Quand nous nous sentons à notre place et bien dans notre peau, nous n'avons aucun besoin de cette construction. Elle a été réalisée en nous et est suffisamment solide pour résister aux aléas de la vie.

*Editions Payot

Aujourd'hui, je voudrais vous renvoyer à la lecture d'un philosophe, Michel Lacroix qui a publié l'année dernière Paroles toxiques, paroles bienfaisantes: pour une éthique du langage aux Editions Laffont.

Je l'ai déjà écrit dans un de mes articles précédents: nous façonnons ce qui nous arrive avec ce que nous disons.

Dans son livre, Michel Lacroix relève que nous sommes nourris et façonnés par le langage: celui qu'on a utilisé à notre égard, mais aussi celui que nous utilisons nous-mêmes à notre propre endroit.

Donc, si vous avez fait quelque chose dont vous n'êtes pas fier, ne dites pas "je suis nul" mais plutôt "ce que j'ai fait est nul".

Vous direz la même chose, mais vous ne détruirez pas votre estime de vous-même.

Si vous pensez que l'aventure est dangereuse, essayez la routine... Elle est

mortelle.

Paulo Coelho

Non, je ne suis pas si masochiste et je fuis la routine autant que faire se peut.

Quelquefois, on ne peut pas changer les procédures, les successions de faits.

Mais on peut changer son regard!

Et cela, c'est toujours à notre portée. Et le seul fait d'essayer nous extirpe de la mortelle routine

Le jour où je me suis aimé pour de vrai (texte de Charlie Chaplin)

"Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai compris qu’en toutes circonstances, j’étais à la bonne place, au bon moment. Et alors, j’ai pu me relaxer. Aujourd’hui je sais que cela s’appelle… l’Estime de soi.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai... pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle n’étaient rien d’autre qu’un signal lorsque je vais à l’encontre de mes convictions. Aujourd’hui je sais que cela s’appelle… l’Authenticité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, J’ai cessé de vouloir une vie différente et j’ai commencé à voir que tout ce qui m’arrive contribue à ma croissance personnelle. Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… la Maturité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai commencé à percevoir l’abus dans le fait de forcer une situation ou une personne, dans le seul but d’obtenir ce que je veux, sachant très bien que ni la personne ni moi-même ne sommes prêts et que ce n’est pas le moment… Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… le Respect.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai commencé à me libérer de tout ce qui n’était pas salutaire, personnes, situations, tout ce qui baissait mon énergie. Au début, ma raison appelait cela de l’égoïsme. Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… l’Amour propre.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé d’avoir peur du temps libre et j’ai arrêté de faire de grands plans, j’ai abandonné les méga-projets du futur. Aujourd’hui, je fais ce qui est correct, ce que j’aime quand cela me plait et à mon rythme. Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… la Simplicité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé de chercher à avoir toujours raison, et je me suis rendu compte de toutes les fois où je me suis trompé. Aujourd’hui, j’ai découvert … l’Humilité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé de revivre le passé et de me préoccuper de l’avenir. Aujourd’hui, je vis au présent, là où toute la vie se passe. Aujourd’hui, je vis une seule journée à la fois. Et cela s’appelle… la Plénitude.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir. Mais si je la mets au service de mon coeur, elle devient une alliée très précieuse ! Tout ceci, c’est… le Savoir vivre.

Nous ne devons pas avoir peur de nous confronter. Du chaos naissent les étoiles."